
Il y a des jours oĂč Paris se redessine sous nos yeux. En septembre 2021, jâĂ©tais place Charles de Gaulle, face Ă lâArc de Triomphe empaquetĂ©. Le monument, si familier, devenait soudain une Ćuvre Ă©phĂ©mĂšre, un rĂȘve dâartiste enfin rĂ©alisĂ©. Christo et Jeanne-Claude avaient imaginĂ© ce geste dĂšs les annĂ©es 1960. Il a fallu attendre vingt ans aprĂšs leur mort pour que la vision prenne vie, avec 25 000 mÂČ de tissu recyclable et des kilomĂštres de cordes rouges. Je me souviens du vent qui soulevait les plis, de la lumiĂšre qui glissait sur le mĂ©tal tissĂ© â un monument respirant autrement. Paris vibrait diffĂ©remment ce jour-lĂ .
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Ce que Christo offrait ici, câĂ©tait plus quâun spectacle : une rĂ©flexion sur la beautĂ© du temporaire. En empaquetant, il invitait Ă regarder autrement. Le monument nâĂ©tait plus un bloc figĂ© de pierre et de gloire, mais une sculpture mouvante, fragile et lumineuse. Christo, fidĂšle Ă son credo, ne laissait rien Ă vendre ni Ă possĂ©der â seulement une expĂ©rience partagĂ©e, un souffle de libertĂ©. Le public, souvent Ă©mu, sâarrĂȘtait, levait les yeux, prenait le temps. Pour un instant, Paris redevenait un espace de poĂ©sie.
Sous les drapĂ©s, câest toute la philosophie de Christo qui persistait : rĂ©vĂ©ler en cachant, sublimer en masquant. Et moi, jâĂ©tais lĂ , tĂ©moin dâun Paris qui, pour un instant, osait se rĂ©inventer.
























