
Impossible dâignorer ce grondement familier : celui du funiculaire de Bica, qui gravit, imperturbable, lâune des pentes les plus cĂ©lĂšbres de Lisbonne. Son jaune Ă©clatant fend la ruelle Ă©troite, entre façades blanchies et fils Ă©lectriques suspendus. Construit Ă la fin du XIXe siĂšcle, ce petit train Ă crĂ©maillĂšre reliait jadis le quartier bas du Cais do SodrĂ© aux hauteurs du Bairro Alto, soulageant les jambes fatiguĂ©es des habitants. Aujourdâhui encore, il relie les Ă©poques.
Je lâai photographiĂ© en pleine ascension, avalant la cĂŽte pavĂ©e avec une lenteur presque poĂ©tique. Autour, les rires, les tĂ©lĂ©phones levĂ©s, les touristes Ă©merveillĂ©s. Ce nâest pas quâun moyen de transport : câest un symbole vivant de la capitale portugaise, un morceau dâhistoire en mouvement. Chaque aller-retour raconte Lisbonne : son relief, sa lumiĂšre, sa patience.
Le funiculaire avance au rythme du soleil et du vent venu du Tage. Il rappelle que voyager, parfois, câest simplement monter une colline et savourer la vue dâen haut.
LĂ -haut, je me suis arrĂȘtĂ© un instant. Le moteur sâest tu. Le silence a pris la place du mĂ©tal. Et jâai compris pourquoi les LisboĂštes y tiennent tant : ce funiculaire, câest lâĂąme mĂȘme de leur ville, un battement rĂ©gulier dans le cĆur des collines.
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Le funiculaire de Bica a Ă©tĂ© inaugurĂ© en 1892, conçu par lâingĂ©nieur Raoul Mesnier du Ponsard, pionnier des transports Ă cĂąbles au Portugal. AlimentĂ© dâabord par un systĂšme hydraulique, il fonctionne aujourdâhui Ă lâĂ©lectricitĂ©. Reliant le quartier animĂ© du Cais do SodrĂ© au Bairro Alto, il est classĂ© monument national depuis 2002, et demeure lâun des emblĂšmes les plus photographiĂ©s de Lisbonne.























